mercredi 10 juin 2015

Un individu détruit les "idôles" d'une chapelle à Chelles (77) : islamiste ou évangéliste ?


Lu dans Le Parisien du 9 juin 2015 :

"Désagréable surprise, jeudi dernier, pour les fidèles de l’église Sainte-Bathilde, qui ont trouvé les restes de deux statues vandalisées, retrouvées dans le jardin qui se trouve derrière le lieu de culte. La première est une statue représentant Sainte-Bathilde sur laquelle a été retrouvée du liquide inflammable ainsi que des traces de combustion.

Une autre statue, de Sainte-Thérèse, a été cassée en plusieurs morceaux et est également roussie en divers endroits.
Ces actes, qui se seraient déroulés vers 13 heures, étaient accompagnés d’une grande banderole à l’écriture confuse, accrochée à l’intérieur de l’édifice moderne. Le message s’inspirait vaguement d’un précepte de l’Ancien Testament selon lequel il est interdit de représenter Dieu. Son auteur a probablement voulu dénoncer la « vénération des idoles ». Il a signé « Amen ».
Philippe de Kergorlay, le curé de Chelles, s’est rapidement exprimé sur le sujet pour rassurer ses ouailles. « Nous ne nous laisserons pas intimider par des délinquants. Il n’est pas question de restreindre notre liberté de culte », a ainsi déclaré l’homme de foi, qui a également rappelé qu’à « travers le culte des images, c’est la reconnaissance de l’Incarnation du Fils unique de Dieu qui est affirmée ».

Au commissariat de Chelles, chargé de l’enquête, on pense qu’il s’agit là d’un « acte isolé commis par un déséquilibré » plutôt que le début d’une campagne de vandalisme antichrétien."

Ni les journalistes du Parisien ni les gendarmes ne font le lien avec la doctrine islamique qui interdit clairement les représentations imagées et statues. Alors que l'Etat islamique a une forte attraction chez les jeunes islamistes en France, et que la référence à Sodome et Ghomore de l'Ancien Testament est très utilisée par eux pour justifier les pires atrocités comme le meurtre des homosexuels. La piste d'un fondamentaliste protestant n'est pas non plus à exclure.

Le philosophe Alain de Benoist rappelait dans un récent discours sur "l'art de la représentation" les différences entre l'art européen et l'art islamique :

"Cette prescription iconoclaste se retrouve dans la religion islamique, mais ses bases théoriques sont plus minces. Certes, le Coran dénonce fréquemment les idoles (al-âçnâm), mais les termes « image » (çûra) et « représentation » (rasm) sont généralement absents du contexte. Tout au plus trouve-t-on certains passages où les « idoles » sont assimilées à des statues ou à des stèles, dont la vénération est interdite (XXI, 52 ; XXXIV, 13).
C’est en fait vers la tradition islamique à partir des VIIe et VIIIe siècles, et vers les recueils de h’adîth-s codifiés dans la seconde moitié du IXe, qu’il faut se tourner pour trouver des textes plus explicites. Al-Bukhâri, par exemple, rapporte des dires du Prophète indéniablement hostiles aux images : « Les anges n’entrent pas dans une pièce qui contient un chien ou une représentation statuaire figurée (timthâl) » (34, 40) ; « Celui qui fabriquera une image, Dieu le punira jusqu’à ce qu’il insuffle une âme : ce qu’il sera à jamais incapable de faire » (77, 92) ; « Parmi ceux qui subiront les tourments les plus rigoureux au jour du Jugement dernier, il y aura ceux qui auront tracé [des] représentations figurées » (78, 75). Il faut également citer la célèbre fatwâ de Nawâwi, au XIIIe siècle : « Les grandes autorités de notre école et des autres tiennent que la peinture d’une image de tout être vivant est strictement défendue et constitue l’un des péchés capitaux (…) La fabrication en est interdite en toute circonstance, parce qu’elle implique une copie de l’activité créatrice de Dieu ». De tels propos sont dénués d’ambiguïté. C’est pourquoi il n’existe pas de théologie islamique de l’image, cette dernière, dans la tradition musulmane comme dans la tradition juive, étant au moins tenue pour suspecte." Source


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